7 décembre 2013 - La Grande Mosquée de Clermont-Ferrand

Ce samedi 7 décembre, sur le parking près de la tôlerie où nous nous sommes tous retrouvés, nous étions environ une trentaine de personnes pour nous rendre à la grande mosquée.

Même si les travaux se poursuivent encore à l'extérieur de l'édifice, l'aspect sacré des lieux nous invite au silence. Les personnes debout doivent retirer leurs chaussures avant d'entrer dans la grande salle tandis qu'il est demandé à celles en fauteuil d'emprunter un long tapis déroulé à leur intention, protégeant ainsi la moquette où les fidèles viennent prier.

A l'intérieur, l'homme qui nous accueille se présente comme architecte, secrétaire de la grande mosquée, président de l'IMA (Institut Musulman d'Auvergne): M. Karim Djermani.

Il nous propose de nous faire découvrir la mosquée dans ses grandes lignes puis de répondre à nos questions, ce que notre groupe accepte dans un murmure discret.

Si la mosquée est grande par son rayonnement religieux, elle l'est d'abord par sa superficie. Jugez donc: une surface de 2700 m2, une capacité d'accueil de 1500 personnes, un dôme de 13 mètres de hauteur...

La grande pièce où nous nous trouvons est d'une intense clarté grâce au dôme en verre qui la surplombe. A cette lumière naturelle s'ajoute celle des murs, uniformément blancs ponctués de lumineuses calligraphies dorées, représentant les 99 plus beaux noms de l'islam (sagesse etc...). Des appliques en plâtre ajourées sont munies de vitraux, mais elles restent discrètes en cette pleine journée.

La seule couleur proprement dite est le vert: omniprésent dans la moquette ainsi que dans plusieurs calligraphies. "Le vert est la couleur de l'islam nous explique M.Djermani, car c'est la couleur du paradis donc de l'espérance".

La salle est entourée de 20 colonnes imposantes en stuc blanc, semblant supporter la mezzanine formant l'étage, elle-même ajourée d'arches: c'est l'endroit de prière des femmes.

M. Djermani attire notre attention sur le "Mihrab", cette niche creusée dans le mur pour indiquer au croyant la direction de la Mecque: elle est le seul endroit véritablement sacré de la mosquée. Puis il nous montre un escalier adossé au mur de la grande salle de prière, à côté du mihrab, il s'agit du "Minbar", chaire où l'imam doit monter 8 marches pour s'adresser aux fidèles et faire son prêche.

Il nous explique que le mihrab en marqueterie de marbre, le minbar en bois de cèdre du Liban ainsi que les 2 immenses lustres de la grande salle, sont des cadeaux d'un richissime musulman égyptien pour la mosquée de Clermont.

A la base d'un des 2 lustres, s'étale comme une fleur une calligraphie verte représentant une sourate (une prière) dite "de la dilatation". Elle a été accomplie par Najib Chergui, calligraphe billomois.
Après cette présentation des lieux, M.Djermani nous parle de l'islam. Religion tolérante par excellence, elle prône le respect de l'autre et de sa différence, laissant à Dieu le soin d'arbitrer qui, parmi les différentes religions humaines, aura le mieux fait pour s'approcher de Sa Perfection et de Son Amour.

L'évocation de Marie (sainte chez eux aussi) et de Jésus (appelé "mon frère" par le prophète Mahomet) est visiblement appuyée en début de discours. Une volonté évidente d'apaisement, de respect mutuel et d'encouragement à la cohabitation fraternelle émanent clairement du discours de M. Djermani ainsi que de ses réponses tout aussi œcuméniques aux questions posées.

Celui-ci nous invite ensuite à prendre un thé dans le salon  prévue à cet effet. Nous sommes reçus dans une grande pièce dont la décoration (bois découpés, meubles octogonaux et luminaires de cuivre) nous fait voyager aux pays du Maghreb. Là plusieurs personnes s'affairent à déplacer tables et chaises afin de nous recevoir au mieux du confort de tous.
Si la couleur de l'Islam est celle du vert de l'espérance du Paradis, celle de l'amitié inter-communautés a sans aucun doute la couleur miel doré du thé qui nous a été servi à l'issue de la visite. Ce fut un réel moment de communion, où l'ambiance détendue participait au dialogue de chacun et incitait à la détente et aux rires.

Une fois partie avec mes amis d'HandiLettante pour un retour chez soi, je pensais à ce poète tant aimé de mon adolescence, Robert Desnos, dont un des poèmes proposait des formes de vie fantastiques et improbables et terminait par un "Pourquoi pas?!" mêlant humour et promesse d'1 futur étonnant et foisonnant! Ce thé si chaleureux était le "pourquoi pas?!" de Desnos... 

L'avenir veillera à tenir cette promesse! A très bientôt à tous! 

Frédérique M.

23 octobre 2013 - Visite de Riom

C'est une association que j'ai rencontrée dans un forum. Elle s'appelle "Handilettante".

Elle propose des ballades intéressantes entre personnes qui aiment les belles choses et ont la curiosité de gratter le vernis des décors que l'ont croit connaître sans soupçonner leurs réelles richesses.
Malgré mon scepticisme envers les groupes,mon envie de sortir le museau de ma tanière me poussa à dire "pourquoi pas"!...Ma première sortie devait être une visite de Riom que je connaissais uniquement pour l'avoir traversé bien souvent en voiture.
Sur un parking de grande surface, je retrouve mes premiers contacts: approches chaleureuses, ambiance bon-enfant, je grimpe dans une voiture en compagnie de personnes inconnues qui se présentent à moi en souriant, prénom sur les lèvres.
Une fois arrivés à Riom, nous nous regroupons et une charmante guide touristique arrive de suite vers nous. Et là....l'enchantement commence:
Comment? Cette ville existait déjà dans l'antiquité gallo romaine? Comment? Riom vient du latin "riches marchés"? La jeune brunette nous guide au travers d'une ville qui nous demande de la regarder dans son essence, dans sa beauté, dans son histoire. La maison des consuls, la rue du palais royal, tout nous sourit du haut de plusieurs siècles.
Le musée Mandet nous ouvre ses hautes portes noires sur des merveilles de conte de fées: un fauteuil en cristal lévite dans l'air en parant de lumière une mise en abyme, le bestiaire enchanté de Marc Lémart (contemporain de Pompon) nous offre ses sourires et sa tendresse humaine. Nous finissons avec la merveilleuse Vierge à l'oiseau dont le visage, à jamais souriant d'amour maternel, nous invite à l'admiration de la foi de nos pères.
La jeune guide s'est envolée...comme une elfe fatiguée de prodiguer ses dons.
Nous nous sommes retrouvés devant un rafraichissement, tout joyeux de notre ballade, médusés du temps si vite envolé..."C'est sûr, nous recommencerons bientôt ailleurs"...Emue jusqu'au tréfonds de cette rencontre inespérée, je mitraille de photos toute la joyeuse bande: je serais ainsi sûre de ne pas avoir rêver!
Je m'appelle Frédérique, j'ai 56 ans, je suis handicapée physique et je vous souhaite de nous rencontrer pour bien vous amuser!!                                                  
FRÉDÉRIQUE (26/10/2013)

27 juillet 2013 – Château de La CHASSAIGNE (près de THIERS)

Bienvenus au château de  la Chassaigne......

Dans un havre de verdure à l’abri des regards et du soleil brûlant, le châtelain, Jean-Paul Gouttefangeas, et sa dame châtelaine nous ont réservé un accueil merveilleux de gentillesse, de disponibilité et leur souci de faciliter tout ce qui pouvait l’être, en firent de merveilleux guides.

Ce fut donc un régal que de se réunir à proximité du Château, autour des tables sous les arbres, à la fraîche. Rayons de soleil au travers des feuillages, petit vent frais balançant les branches…
Nous retrouvions aussi 2 des nôtres qui avaient participé au séjour HCE en Roumanie. Heureux d’être ensemble, nous avons partagé quelques impressions de voyage.

Bientôt le châtelain nous invite à nous installer devant le château tandis qu’il commence à montrer des documents anciens et à les commenter. Le château (1480), qualifié de « manoir » est représentatif de l’architecture civile de l’époque du 15ème  siècle. Les successions s’opèrent le plus souvent par filiation. D’abord, nous écoutons un peu d’histoire à propos des différents propriétaires qui se succédèrent. Selon les époques et les événements politiques, les projets furent variés et parfois… violemment contrariés.

Jean de La Chassaigne acquit la propriété au 12ème siècle, et M. Durfé au 15ème ; lequel la vendit à M. Chazeron au 16ème. Au 17ème siècle c’est au tour de la famille de Montmorin laquelle va vendre le château à la famille Simiane. Le marquis de Simiane importe des orangers qu’il va installer dans la partie des serres dites froides (protection des végétaux jusqu’à -10°C). Les Montmorin réacquerront la propriété auprès des Simiane, eux-mêmes revendront au Riberolles qui, à leur tour revendront aux premiers (les Montmorin). Vous suivez toujours ? Las ! L’époque est plutôt agitée, depuis 1785… M. Montmorin sera poursuivi en tant que propriétaire terrien, emmené à Paris en 1789, pour y être décapité.

Les Riberolles récupèreront un manoir aux tours détruites pendant la Révolution. La loi de l’époque leur impose de ne pas recouvrir la toiture sur une période de 2 à 3 mois afin que les intempéries y fassent leur œuvre. Les châtelains veulent vendre au début du 20ème siècle : l’opération échoue ; ils devront se résoudre à vendre « à la découpe ». D’un côté ce seront les statues du parc, les arbres et la ferme qui seront cédés. Reste l’édifice principal devant lequel un chemin sera construit pour y accéder en passant… par chez le voisin. La cour elle-même a appartenu à 2 propriétaires (chacun en reçut une partie). Aujourd’hui la cour est « rassemblée » en une seule parcelle mais la servitude du droit de passage est toujours d’actualité. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

Enfin au 20ème siècle et depuis, ce sont 2 familles qui jouissent du lieu : les Roux et les Delotz. Les uns occupent le 1er étage du bâtiment, les autres le second.

Tous ces épisodes ne nous parlent pas de l’environnement immédiat de la bâtisse : il n’y avait aucun jardin, la ferme et l’orangerie – construits en pisé – sont tombés en ruines et furent reconstruits sur les mêmes emplacements ; on y ajouta des caves.

A l’étage supérieur du manoir, chaque angle possédait une « poivrière » (tourelle avec un toit en forme de chapeau pointu, comme une poivrière), placée en avancée, ce qui permettait d’observer de tous côtés.

Le château de La Chassaigne est inscrit à l’inventaire des monuments historiques.  Les châtelains actuels, passionnés par ce lieu ont fait rehausser le bâtiment, ce qui affine encore son élégance. Aucune subvention ne leur est allouée pour l’entretien des lieux, mais le couple déduit entièrement les montants de la restauration, ce qui les dispense de tout impôt. (C’est une entreprise thiernoise qui a restauré les enduits des murs, reprenant les couleurs d’origine).

Tout le monde s’est montré attentif pendant l’évocation historique de  Jean Paul Gouttefangeas qui, à 70 ans passés, montre toujours une réelle passion et un tonus impressionnant. A la fin du récit, et de façon parfaitement synchronisée, Madame sonne la cloche pour indiquer aux éventuels retardataires que la visite de l’intérieur va commencer.
C’est la première fois que nous voyons Madame, mais pas la dernière…

Nous avons vu qu’à présent, il y a ici 2 propriétaires. Ceux qui nous reçoivent s’occupent du 1er étage qu’ils se sont efforcés de mettre en valeur, en reconstituant les salles, tout en conservant chaque élément singulier autant qu’il était possible.

A la fin des phrases de Monsieur, Madame tente de lui « chiper » la place, en se déplaçant physiquement et en lui prenant la parole. Lui, aurait bien fait tous les commentaires, à lui tout seul… bien volontiers. Madame guette le moment où son époux va terminer la phrase suivante pour enchaîner à son tour sur un sujet qu’elle estime sans doute lui revenir d’office : la tapisserie. M. s’éclipse, il reviendra dans un moment.

La grande tapisserie d’Aubusson – qui date du 17ème siècle – aurait grand besoin d’une restauration rafraîchissante, mais pour des questions de coût, ce n’est pas à l’ordre du jour.

Les différents motifs qui composent la tapisserie représentent un épisode du roman de M. d’Urfé (l’un des propriétaires), décrivant les amours de 2 jeunes gens dont les familles sont ennemies. L’histoire est certainement complexe puisqu’elle ne compte pas moins de… 5000 pages ! Un cinéaste bien actuel – Eric Rohmer – s’est emparé du sujet pour construire le scenario de son film : « Les amours d’Astrée et Céladon ».
Sur la tapisserie, les paysages sont ceux de notre région.

Puis nous nous dirigeons vers d’autres salles, tout aussi riches et propices aux commentaires.
Une fois la visite de l’intérieur terminée, Jean Paul Gouttefangeas nous emmène dans les jardins : quel travail ! Quel entretien ! Chaque parcelle a son caractère et « surtout, ne faites pas des barrières de verdure avec du charme ! » n’a cessé de nous répéter M. Gouttefangeas : « Prenez des conifères, les feuillus ça pousse trop vite ! ». On pourrait parier peut-être, que pour la prochaine saison, il y aura encore pas mal de changement au château, mais cette fois, dans les jardins. Là, Madame ne s’y aventure guère…
Les pieds piétinent, les gorges s’assèchent, l’heure tourne. Le temps a passé vite à écouter les châtelains. Chaque participant rejoint la voiture qui l’a amené, les politesses sont rapides, c’est le moment du retour.

Jusqu’à la prochaine fois !
Évelyne C

22 juin 2013 – Montpeyroux

C’est par un petit air frisquet que nous nous retrouvons tous, ceux de HandiLettante et ceux de HCE 63, assez souvent les mêmes, prêts à prendre la route pour Montpeyroux.
Montpeyroux est une fierté régionale, voire nationale puisque le site est classé parmi « les Plus Beaux Villages de France ».
Il s’agit d’un village haut perché (460m) sur une butte, surplombant un panorama verdoyant et lumineux en cette fin de printemps. C’est un endroit idéal pour la culture de la vigne, le soleil tournant tout autour des coteaux abondamment plantés.
Une fois de plus, comme pour les autres balades, nous croisons les doigts pour que le ciel nous préserve des nuages chassés par un vent modéré mais bien présent. Lorsque nous arrivons à destination, le soleil est au rendez-vous, chacun s’affaire à installer les joëlettes ; notre guide attend, très patiente, pensant peut-être que cette équipe, tout de même très bruyante, ne sait pas trop comment « être efficace ».
Krystina qui pilote la journée, papillonne d’un groupe à l’autre, tentant désespérément de discipliner ses troupes…
Las ! Autant cracher contre le vent, Manu l’a bien compris… et comme le vent, il y en a…
Enfin les 5 joëlettes sont opérationnelles, la joyeuse troupe se met en marche.
Le haut village est dominé par une tour (au sud -est) datant du XIème siècle, vestige d’une forteresse avec des rues en anneaux reliées par des escaliers, dont l’origine est mal connue. Cette disposition particulière permet de raccourcir les trajets si l’on ne traîne pas de matériel roulant. Les escaliers qui longent les maisons sont aussi un lieu d’échanges des nouvelles et un moyen de trouver un peu d’ombre.
(Voir encadré « HISTORIQUE » pour la description plus détaillée de la visite).
Le soleil donne à plein sur les coteaux, la végétation fleurie court sur toutes les façades exposées, renvoyant de belles couleurs fraîches à la vue des promeneurs, dispersant des odeurs légères courant avec le vent.
En 1954, un architecte séduit par les lieux rachète une partie du village dont l’habitat est fort dégradé ; il restaure une maison de maître-vigneron (plan carré et toi à 4 pentes). La réussite est totale, et bientôt une association se crée qui va favoriser la restauration de tout le village, dans le respect des fonctions et usages locaux.
Nous faisons un arrêt au pied d’un de ces escaliers, accès typique pour les ouvriers transportant les grands paniers pleins de raisins sur leur dos. Le trajet était surnommé « la montée des bougnats », lesquels empruntaient ce  circuit, de même que les derniers tisserands (pour le lin).
Pour compléter sa paye, le samedi, le paysan se faisait coiffeur…
Les divers lieux d’exploitation ont été fermés un peu avant 1914.
Rue des Pradets, une ancienne maison d’ouvrier vigneron construite tout en hauteur. Outre le gain de place, c’est aussi faire le distinguo entre la partie habitation – en haut, et le cuvage – en rez-de-chaussée.
Au 1er étage une pièce commune est ouverte sur un petit balcon protégé par un garde-corps en bois plus une chambre.
En bas, au niveau du cuvage, la pièce est fermée par une porte en bois plein et/ou une porte à claire-voie de façon à préserver les habitants des émanations de gaz carbonique produit par la fermentation des raisins.
Pour faire le commerce du vin, les locaux utilisent les eaux de l’Allier tout proche (à Coudes) : ils construisent des sapinières – barques longues à fond plat, en bois de sapin. Le bois vient d’un peu plus au nord, chargé à Paris ou ses environs. La voie empruntée est facile lorsque le canal de Briare (1605/1642) entre en service qui permet de rallier les affluents de la Seine. Sur quelques dizaines de kilomètres, les barges sont tirées par des chevaux, des mules ou des bœufs sur les chemins de halage.
Par mesure d’économie les mariniers redescendent de Paris … à pied, laissant leur barque qui redescendra chargée de bois (sur la route, entre autres, le bois de la forêt de Tronçais est sélectionné pour les grands chantiers) ; ceci jusqu’au début du XIXème siècle, au moment de l’arrivée du chemin de fer.
La promenade dans le village se poursuit : il y a tant de choses à voir. Les jardins sont proches du village, distribués en terrasses – on y remarque d’abord les vignes, puis plus bas les vergers, plus bas enfin les cultures céréalières. Dans les jardins potagers, quelques fleurs en colorent les bordures, à d’autres endroits des fleurs sauvages poussent librement, comme la sarriette ou le sureau. Dans notre groupe toujours avide de dégustation, les idées fusent, surtout celles de recettes qui s’échangent bruyamment (voir recette dans l’encadré).
Des tourelles rondes courent tout au long de l’enceinte qui fut érigée pendant le XIIème siècle par Philippe Auguste. Plusieurs villages de la région sont construits sur ce modèle : ce sont les forts villageois.
Aujourd’hui, la tour est devenue patrimoine de l’Académie des Arts de Clermont-Ferrand.
Chaque année, au rez-de-chaussée et au premier niveau des expositions y sont organisées.
Notre visite s’achève devant l’église dédiée à Saint Bonnet, devenue paroisse au XIXème siècle. Cette église fut construite à cette époque par les carriers, dans un style néo-roman. Elle est la première qui possède un chœur avec un large déambulatoire. A la croisée des transepts, la couverture est une coupole. Les colonnes qui ornent les piliers porteurs sont monolithiques (un seul bloc et non plusieurs empilés) – comme dans l’église d’Aigueperse, reconstruite elle aussi au XIXème siècle. Des sculptures furent découvertes représentant N.D. des Rogations (XVIème – XVIIème siècles) et Saint Verny, patron des vignerons. La Vierge est également appelée N.D. des Chais car elle fut découverte dans la sacristie par… un vigneron !
La visite a passionné les promeneurs, devenus sages pour écouter les descriptions de notre guide, mais chassez le naturel… vous connaissez la suite !
Au galop donc, nous redescendons vers Coudes, sur les bords de l’Allier, chez la maman de Florence. Il est 13 h 30, le soleil donne, donne, donne vraiment. Rapidement une grande bâche est installée sur les armatures qui peuvent recevoir cette protection indispensable. Nous sommes très nombreux (40 convives), tout le monde ne se connaît pas, Florence a lancé des invitations tous azimuts pour voir tout son monde avant de repartir pour Nouméa. Elle a aussi soigné le menu. Son équipe rapprochée a prévu tout en abondance : l’apéro se prolonge, le repas itou, la chaleur crée la torpeur…
A un moment quasi silencieux, quelques-uns se rendent compte qu’il faut songer à rentrer après avoir remis les lieux en état : il est 17 h 30…
Beaucoup ont prévu un repas léger léger pour le soir, ah bon ?
Evelyne C

4 mai 2013 – AURIERES, ferme pédagogique

ou le bien-être des animaux pour une nourriture saine
Mme et Mr Randanne gèrent leur ferme pédagogique, de production de lait. Qui dit lait, dit… vaches ? chèvres… ? ânesses… ? ou tout autre encore ?
Le troupeau qui compte 34 à 40 têtes est mis à paître aux champs aux premiers soleils du printemps. Las ! Cette année, le soleil n’a pas étendu ses rayons de sitôt et les bêtes ont dû rester au chaud. Au chaud dans l’étable 4*, voyez donc : foin abondant de la dernière saison – non, pas d’ensilage – chaleur animale « durable » avec ses congénères, brosses montées sur rouleaux pour se gratter et se lustrer le poil, hygiène et soins du pis avant et après la traite ; rien n’est négligé pour le bien-être des bêtes.
Les bêtes à cornes (vous avez compris que l’on parle de vaches puisqu’elles paissent dans les prairies, et pas les chèvres, et que s’il s’agit d’un troupeau, c’est bien rare qu’il soit question d’ânes), nos amies les vaches donneront leur lait de façon assez conséquente (20 à 25 litres par jour).
Pour donner son lait, la vache a d’abord donné la vie à un petit veau. Le bébé se porte plutôt bien avec ses 40 kg à la naissance ! La mère, elle, en pèse 750 ! Et le petit veau, avide et gourmand, réclame sa part qu’il ne partagera sûrement pas avec ses camarades ! La vache peut donner naissance à un veau chaque année. Pour cela, elle subit une insémination à un âge situé entre 18 et 24 mois. A cette période elle est une génisse. Lorsqu’elle aura mis bas, elle sera promue au statut de vache.
Pour la production de lait, les règles d’hygiène sont drastiques. Dès que le lait est tiré, il emprunte un circuit très précis, une installation de tuyaux qui le transporte jusqu’à la fromagerie - qui ne se visite pas pour raisons d’hygiène.
Le lait tiré, dit « cru », reçoit sa présure immédiatement ; elle est issue de la caillette du veau (enveloppe de la panse du veau). La présure permet la fermentation, compacte les éléments gras du lait et l’autre partie du lait sera écrémée, prenant une teinte tirant sur le vert : c’est le petit lait qui, lui, sera transformé en beurre.
Le lait fermenté, compacté, sera distribué dans des moules aérés de multiples perforations puis mis à sécher non sans avoir reçu une première dose de sel sur la tomme !
La tomme est mise sous presse pendant 48 heures puis en chambre froide et enfin en cave pendant 28 jours. C’est au moment où l’égouttage est terminé que le sceau qui le qualifie de « laitier » ou « fermier » sera apposé sur sa croûte. Vous ne savez pas quelle est la différence ? Demandez aux enfants qui formaient un autre groupe avec leurs familles, ils en connaissaient un rayon !
Cette dernière étape de séchage se nomme l’affinage. La fermentation obtenue par la présence de la présure dans le lait favorise le développement de bactéries ou « champignons ». Les fromages seront salés une nouvelle fois à l’entrée en cave, et les tommes seront retournées 2 à 3 fois par semaine sur leurs supports, jusqu’à maturation. Il faut compter au moins 3 mois d’affinage pour que la dégustation soit au meilleur niveau.
A cette étape ultime, le fromage pèsera entre 1 et 1,5 kg, ce qui aura demandé… 10 litres de lait, les 10 litres de lait produits par la vache, qui a donné vie au veau, lequel deviendra une génisse (les veaux mâles sont vendus à d’autres élevages ou partent à la boucherie), la génisse à son tour mettra bas et donnera son lait, en partie pour nourrir le veau et permettra aussi de fabriquer… des fromages, vendus au magasin de la ferme, tels ceux que vous avez pu déguster !
Évelyne C

6 avril 2013 – Le Moulin des Desniers

Du grain au pain.
De l’eau pour faire tourner la roue, de la farine et de la levure pour travailler la pâte (voir la recette)…
La pâte vit, se laisse malaxer et pétrir, même que « ça demande de la vigueur dans les mains et dans les bras » vous diront plus d’un !
Après l’avoir laissé reposer et mise en forme, hop ! dans le four.
Le boulanger a préparé le foyer, ôté les braises devenues inutiles, et déposé avec sa pelle à long manche les pains préparés. Le gardien de la chaleur (ce jour-là, Vicente) ferme, ouvre et referme la porte du four, éclairant le passage pour la pelle à pain.
Quelque 15 minutes plus tard, quelle odeur merveilleuse, quelles belles couleurs !
Du plus cuit, dans les ocres foncés – les premiers pains enfournés – aux plus « blancs » dans les beiges légers, c’est tout le (ou « notre ») travail qui se trouve révélé.
Claude CATTEAU notre guide, plus qu’intéressé par la fabrication du pain… et des fours à pain a trouvé ici de quoi nourrir sa passion. Auprès des petits et des grands, le même enthousiasme, et avec ça un humour qui ne laisse pas indifférent. Ici on accueille les groupes d’enfants et d’adultes, on y fait de l’intergénérationnel sans se forcer.
Ce gars du nord devenu auvergnat a épousé, en noces annexes, le plaisir de vivre au pays des Combrailles. Il parle du bief et du gour, tout proche : le second déborde tout le temps et alimente le premier qui fait tourner la roue.
De l’eau pour faire tourner la roue, de la farine…
En fin de repas on a fêté l’anniversaire de Carla. Un beau gâteau, illuminé de ses bougies, un poème de Victor Hugo choisi et lu par Daniel, pour elle.  Une chanson interprétée par un chœur très enthousiaste. Tout émue notre Carla, qui aurait bien voulu embrasser tout le monde !
Nous étions 23 au Moulin. Une bien belle journée, dommage que notre ami le soleil n’ait pas daigné honorer le printemps. Chacun est reparti, qui avec sa miche, qui sa couronne ou son pain court et trapu. De beaux échanges entre nous tous.
Évelyne C

6 avril 2013 – RECETTE POUR LA FABRICATION D’UNE MICHE DE PAIN

Comme ustensiles, prévoir une bassine (ou un espace propre sur une toile cirée par exemple), une cuillère à soupe et surtout vos mains et votre entrain.
Ingrédients :
-    1 l d’eau tiède,
-    1200 g de farine
-    200 g de levure de boulanger
-    un peu de sel
Dans 1 bassine verser 1 litre d’eau tiède. Ajouter 200 g de levure. Mélanger avec la cuillère.
Ajouter 1200 g de farine (T 65), mélanger et malaxer l’ensemble. Le mélange épaissit ; continuer de pétrir à pleines mains, largement, soulever la pâte, continuer à la malaxer jusqu’à ce que la consistance soit ferme et compacte.
Puis laisser reposer la pâte dans son contenant - pendant au moins 3 heures - couvrir d’un torchon pour que l’évaporation ne soit pas trop importante. L’ensemble va gonfler.
Préparer le four, le faire chauffer à 200° (th. 7 au début, puis th. 6) pendant 20’.
Sur un linge (en lin de préférence, la pâte adhérera moins au tissu que sur du coton), saupoudrer un peu de farine ainsi que sur la boule préparée et bien gonflée.
Mise en forme. Selon le volume souhaité, et la quantité de pâte préparée, séparer éventuellement la pâte en portions pour obtenir une miche, des bannetons ou petites couronnes (pour ces dernières, la préparation doit être mise dans une corbeille ronde munie d’un dispositif central). Dans cette opération, ne pas malaxer, rester dans l’économie de gestes pour ne pas annuler l’action de la levure. Lorsque la mise en forme est achevée, faire quelques entailles au couteau sur les pains prêts à cuire (cela évite les bulles d’air).
Cuisson. Disposer les éléments sur la plaque (ou la grille) du four. Enfourner et laisser au thermostat 6. La cuisson sera « rapide ». Lorsque le pain lève et se dore, le surveiller attentivement. Le temps moyen peut être estimé à une durée moyenne de 20’ (selon les goûts : + ou – cuit, la croûte du pain foncera d’autant).
Dégustation. A votre bon plaisir !
Évelyne C

16 mars 2013 - LES CAVES D’AUBIERE

Par une très fraîche journée, nous nous retrouvons nombreux devant les Caves. Un regard rapide suffit pour évaluer que la présence masculine est largement majoritaire … Un tel rassemblement (40 personnes) est même étonnant ; il faut croire que le sujet est mobilisateur, quel succès !
Comme il fait frisquet, on se masse devant l’entrée pour écouter les président et vice-président de l’ASCA (Association pour la Sauvegarde des Caves d’Aubière) nous expliquer, documents à l’appui, la genèse de leur association et son fonctionnement actuel.
Leur enthousiasme est communicatif, la visite de quelques caves nous persuade de l’intérêt et des raisons de l’engouement des visiteurs, qu’ils viennent en collectifs ou en particuliers.
En un peu plus de 2 heures, cinq siècles d’histoire locale avec toutes ses particularités familiales sont racontés et illustrées sous les voûtes, transmis dans ces dédales.
Une visée pédagogique est également développée sur les terrains où les ceps vont donner les raisins que les enfants des écoles sont heureux de venir vendanger.
Le produit de la vente du vin est remis à des œuvres caritatives.
Comme tous les groupes, nous avons clôturé la visite « au chaud » dans les caves, en dégustant la production vinicole. Quel brouhaha sous les voûtes pour commenter le meilleur, lequel du blanc ou du rouge est le plus apprécié ! Les langues allaient bon train !
Enfin un casse-croûte revigorant, accompagné par des chansons populaires autour de la vigne évidemment ; le petit plus : l’air de guitare qui sauvegardait l’unisson.
Bel après-midi, instructif et récréatif auprès de nos richesses locales, parfois méconnues dans ses proches environs.
Un grand merci à Messieurs Gérard Bonhomme et Roger Montagner qui nous ont guidés.
Évelyne C