4 mai 2013 – AURIERES, ferme pédagogique

ou le bien-être des animaux pour une nourriture saine
Mme et Mr Randanne gèrent leur ferme pédagogique, de production de lait. Qui dit lait, dit… vaches ? chèvres… ? ânesses… ? ou tout autre encore ?
Le troupeau qui compte 34 à 40 têtes est mis à paître aux champs aux premiers soleils du printemps. Las ! Cette année, le soleil n’a pas étendu ses rayons de sitôt et les bêtes ont dû rester au chaud. Au chaud dans l’étable 4*, voyez donc : foin abondant de la dernière saison – non, pas d’ensilage – chaleur animale « durable » avec ses congénères, brosses montées sur rouleaux pour se gratter et se lustrer le poil, hygiène et soins du pis avant et après la traite ; rien n’est négligé pour le bien-être des bêtes.
Les bêtes à cornes (vous avez compris que l’on parle de vaches puisqu’elles paissent dans les prairies, et pas les chèvres, et que s’il s’agit d’un troupeau, c’est bien rare qu’il soit question d’ânes), nos amies les vaches donneront leur lait de façon assez conséquente (20 à 25 litres par jour).
Pour donner son lait, la vache a d’abord donné la vie à un petit veau. Le bébé se porte plutôt bien avec ses 40 kg à la naissance ! La mère, elle, en pèse 750 ! Et le petit veau, avide et gourmand, réclame sa part qu’il ne partagera sûrement pas avec ses camarades ! La vache peut donner naissance à un veau chaque année. Pour cela, elle subit une insémination à un âge situé entre 18 et 24 mois. A cette période elle est une génisse. Lorsqu’elle aura mis bas, elle sera promue au statut de vache.
Pour la production de lait, les règles d’hygiène sont drastiques. Dès que le lait est tiré, il emprunte un circuit très précis, une installation de tuyaux qui le transporte jusqu’à la fromagerie - qui ne se visite pas pour raisons d’hygiène.
Le lait tiré, dit « cru », reçoit sa présure immédiatement ; elle est issue de la caillette du veau (enveloppe de la panse du veau). La présure permet la fermentation, compacte les éléments gras du lait et l’autre partie du lait sera écrémée, prenant une teinte tirant sur le vert : c’est le petit lait qui, lui, sera transformé en beurre.
Le lait fermenté, compacté, sera distribué dans des moules aérés de multiples perforations puis mis à sécher non sans avoir reçu une première dose de sel sur la tomme !
La tomme est mise sous presse pendant 48 heures puis en chambre froide et enfin en cave pendant 28 jours. C’est au moment où l’égouttage est terminé que le sceau qui le qualifie de « laitier » ou « fermier » sera apposé sur sa croûte. Vous ne savez pas quelle est la différence ? Demandez aux enfants qui formaient un autre groupe avec leurs familles, ils en connaissaient un rayon !
Cette dernière étape de séchage se nomme l’affinage. La fermentation obtenue par la présence de la présure dans le lait favorise le développement de bactéries ou « champignons ». Les fromages seront salés une nouvelle fois à l’entrée en cave, et les tommes seront retournées 2 à 3 fois par semaine sur leurs supports, jusqu’à maturation. Il faut compter au moins 3 mois d’affinage pour que la dégustation soit au meilleur niveau.
A cette étape ultime, le fromage pèsera entre 1 et 1,5 kg, ce qui aura demandé… 10 litres de lait, les 10 litres de lait produits par la vache, qui a donné vie au veau, lequel deviendra une génisse (les veaux mâles sont vendus à d’autres élevages ou partent à la boucherie), la génisse à son tour mettra bas et donnera son lait, en partie pour nourrir le veau et permettra aussi de fabriquer… des fromages, vendus au magasin de la ferme, tels ceux que vous avez pu déguster !
Évelyne C