7 décembre 2013 - La Grande Mosquée de Clermont-Ferrand

Ce samedi 7 décembre, sur le parking près de la tôlerie où nous nous sommes tous retrouvés, nous étions environ une trentaine de personnes pour nous rendre à la grande mosquée.

Même si les travaux se poursuivent encore à l'extérieur de l'édifice, l'aspect sacré des lieux nous invite au silence. Les personnes debout doivent retirer leurs chaussures avant d'entrer dans la grande salle tandis qu'il est demandé à celles en fauteuil d'emprunter un long tapis déroulé à leur intention, protégeant ainsi la moquette où les fidèles viennent prier.

A l'intérieur, l'homme qui nous accueille se présente comme architecte, secrétaire de la grande mosquée, président de l'IMA (Institut Musulman d'Auvergne): M. Karim Djermani.

Il nous propose de nous faire découvrir la mosquée dans ses grandes lignes puis de répondre à nos questions, ce que notre groupe accepte dans un murmure discret.

Si la mosquée est grande par son rayonnement religieux, elle l'est d'abord par sa superficie. Jugez donc: une surface de 2700 m2, une capacité d'accueil de 1500 personnes, un dôme de 13 mètres de hauteur...

La grande pièce où nous nous trouvons est d'une intense clarté grâce au dôme en verre qui la surplombe. A cette lumière naturelle s'ajoute celle des murs, uniformément blancs ponctués de lumineuses calligraphies dorées, représentant les 99 plus beaux noms de l'islam (sagesse etc...). Des appliques en plâtre ajourées sont munies de vitraux, mais elles restent discrètes en cette pleine journée.

La seule couleur proprement dite est le vert: omniprésent dans la moquette ainsi que dans plusieurs calligraphies. "Le vert est la couleur de l'islam nous explique M.Djermani, car c'est la couleur du paradis donc de l'espérance".

La salle est entourée de 20 colonnes imposantes en stuc blanc, semblant supporter la mezzanine formant l'étage, elle-même ajourée d'arches: c'est l'endroit de prière des femmes.

M. Djermani attire notre attention sur le "Mihrab", cette niche creusée dans le mur pour indiquer au croyant la direction de la Mecque: elle est le seul endroit véritablement sacré de la mosquée. Puis il nous montre un escalier adossé au mur de la grande salle de prière, à côté du mihrab, il s'agit du "Minbar", chaire où l'imam doit monter 8 marches pour s'adresser aux fidèles et faire son prêche.

Il nous explique que le mihrab en marqueterie de marbre, le minbar en bois de cèdre du Liban ainsi que les 2 immenses lustres de la grande salle, sont des cadeaux d'un richissime musulman égyptien pour la mosquée de Clermont.

A la base d'un des 2 lustres, s'étale comme une fleur une calligraphie verte représentant une sourate (une prière) dite "de la dilatation". Elle a été accomplie par Najib Chergui, calligraphe billomois.
Après cette présentation des lieux, M.Djermani nous parle de l'islam. Religion tolérante par excellence, elle prône le respect de l'autre et de sa différence, laissant à Dieu le soin d'arbitrer qui, parmi les différentes religions humaines, aura le mieux fait pour s'approcher de Sa Perfection et de Son Amour.

L'évocation de Marie (sainte chez eux aussi) et de Jésus (appelé "mon frère" par le prophète Mahomet) est visiblement appuyée en début de discours. Une volonté évidente d'apaisement, de respect mutuel et d'encouragement à la cohabitation fraternelle émanent clairement du discours de M. Djermani ainsi que de ses réponses tout aussi œcuméniques aux questions posées.

Celui-ci nous invite ensuite à prendre un thé dans le salon  prévue à cet effet. Nous sommes reçus dans une grande pièce dont la décoration (bois découpés, meubles octogonaux et luminaires de cuivre) nous fait voyager aux pays du Maghreb. Là plusieurs personnes s'affairent à déplacer tables et chaises afin de nous recevoir au mieux du confort de tous.
Si la couleur de l'Islam est celle du vert de l'espérance du Paradis, celle de l'amitié inter-communautés a sans aucun doute la couleur miel doré du thé qui nous a été servi à l'issue de la visite. Ce fut un réel moment de communion, où l'ambiance détendue participait au dialogue de chacun et incitait à la détente et aux rires.

Une fois partie avec mes amis d'HandiLettante pour un retour chez soi, je pensais à ce poète tant aimé de mon adolescence, Robert Desnos, dont un des poèmes proposait des formes de vie fantastiques et improbables et terminait par un "Pourquoi pas?!" mêlant humour et promesse d'1 futur étonnant et foisonnant! Ce thé si chaleureux était le "pourquoi pas?!" de Desnos... 

L'avenir veillera à tenir cette promesse! A très bientôt à tous! 

Frédérique M.