16 août 2016 – BALADE AU SOMMET DU PUY DE DOME


             Tout est radieux en ce mardi 16 août 2016 : le soleil que l’on souhaite très présent ne faillit pas à sa tâche ; Sa Majesté le Puy-de-Dôme tout en rondeurs accueille le ballet des parapentistes ; le « Panoramique des Dômes » qui avale les nombreux touristes dont nous faisons partie. Des enfants très excités à l’idée de monter dans le « crain ». « Le voilà ! Il arrive, tchou, tchou ! » lance un petit gamin de 4 ans à peine. Rires…
            La scène est bien en place, les adhérents de HandiLettante aussi ; ils sont arrivés de bonne heure et bonne humeur. Des enfants et petits-enfants de nos adhérents sont venus se greffer à l’ensemble (en réglant leur propre visite), se montrant tout aussi passionnés à travers leurs observations rafraîchissantes. Cette journée a pu se mettre en place grâce à une subvention du Conseil départemental qui prenait en charge le transport des personnes handicapées et leurs accompagnateurs ainsi que la prestation de notre guide.
            Le train à crémaillère démarre, spectacle de la nature « grand écran » à travers feuillus et conifères tout en bas, se dénudant au fur et à mesure de l’ascension.
            Vinciane, jeune guide de moyenne montagne vient vers nous avec un large sourire. C’est elle qui va nous conter et commenter notre environnement.
           
LES SENTIERS
            Début de notre parcours pédestre : pas facile de rouler sur les sentiers n’ayant aucun aménagement ! ! Efforts supplémentaires ! Un fauteuil n’est pas une joëlette !

            Un 1er arrêt devant la statue de roche volcanique d’Eugène Renaux qui, le premier, fait le trajet en avion Paris-Puy-de-Dôme en… 5 h 10’
Le défi, lancé par les frères Michelin (André et Édouard), était de réaliser ce vol en moins de 6 heures. Le 7 mars 1911, à 14 h 23’, le biplan se pose sur le Puy-de-Dôme, exactement là où est érigée la stèle qui honore l’exploit. Signalons qu’une étape à Nevers fut nécessaire pour le ravitaillement en carburant.

            La promenade se poursuit sur les pentes herbues, parsemées de fleurs caractéristiques de moyenne montagne : les épilobes roses, le millepertuis jaune-orangé dont une des qualités est d’adoucir les brûlures diverses, y compris les coups de soleil !
            Les prairies pentues sont entretenues par les moutons durant la saison touristique : de mai à octobre, un berger parcourt les dômes, grands et petits, à la tête d’un troupeau de 1500 bêtes, assurant ainsi la maîtrise (écologique !) d’une profusion anarchique d’arbustes, impossible à contenir autrement.
           
HISTOIRE ET GÉOLOGIE
            Le puy de Dôme est un volcan mono génique (un seul épisode éruptif donne un seul volcan) en sommeil depuis environ 11 000 ans[]. Il est constitué de deux blocs de trachyte emboîtés, fruits de deux éruptions successives espacées de quelques centaines d'années. La roche est de nature granitique.
                        Depuis son sommet, on distingue parfaitement les zones des coulées de lave occupées aujourd’hui par des forêts de feuillus - les chaires. Ces coulées proviennent de l’explosion des volcans, eux-mêmes issus du choc des plaques tectoniques d’Europe et d’Afrique provoquant plissements et failles des Alpes et du Massif Central. Ces événements se situant environ de 2 à 11 millions d’années selon les zones.
            La dernière explosion sur la planète remonte à 1982, au Mont Sainte-Hélène, aux États-Unis. Une coulée gigantesque nommée « nuit ardente » se répand sur les pentes du volcan, brûlant instantanément tout sur son passage. Des bûcherons travaillant à plus de 20 km de là furent brûlés au niveau de leurs voies respiratoires.
            Beaucoup de vulcanologues ont péri du fait des trop grands risques pris en longeant les cratères. Malgré les grondements des gaz, passionnés qu’ils sont, ils y restent, jusqu’aux dernières limites, se faisant « surprendre » par l’éruption.
            Des observations ont montré que la vitesse de la descente de la lave pouvait atteindre 60 km/h (ce qui fut le cas pour le puy de la Vache et son jumeau le puy de Lassolas).
            Les éruptions donnent en retombant des cônes ou des dômes de scories (voir texte « Lemptégy » pour leurs différenciations) très sensibles à l’érosion : aujourd’hui, sur le puy du Pariou, des escaliers ont été aménagés pour canaliser la fréquentation des touristes qui, très nombreux, endommagent ses pentes.

            Tournés vers les 4 points cardinaux, nous pouvions voir :
·                 vers le sud les Monts du Cantal (le Sancy 1886 m, le Plomb 1855 m et les monts Dore) couverts de végétation. Sur les coulées, des forêts de hêtres ont poussé. Leurs feuilles étaient utilisées pour la confection de matelas, changées tous les ans. Puis, l’homme a planté des épicéas – les pétières.
            Le plateau de Gergovie (744 m), célèbre pour la victoire de Vercingétorix sur les troupes de Jules César (en 52 av. J.C.) fut, de 1995 à 2013, le théâtre d’une belle manifestation d’automne très populaire avec une foultitude de cerfs-volants.
·                 A l’est, les monts du Forez, propices à l’agriculture alors qu’à l’ouest c’est l’élevage qui prédomine.
·                 Au nord, la chaîne des Puys constituée de 80 à 100 volcans alignés. Au pied du puy de Dôme, la ville de Clermont-Ferrand (380 à 420 m d’altitude) avec la cathédrale édifiée au point culminant. La pierre est issue de la coulée de lave de la Nugère, pierre taillée dans les ateliers de Volvic.
·                 A l’ouest le Pariou et le puy de Côme.

AU SOMMET DU PUY DE DOME
                    
             Au sommet du puy de Dôme, au 1er ou au 2ème siècle, les Gallo-Romains avaient édifié un temple dédié à Mercure, dieu de la médecine, du voyage et du commerce.
           
            En 1648, Blaise Pascal fit ses expériences concernant la pression atmosphérique (pesanteur de l’air) démontrant que selon l’altitude celle-ci était différente.          

            En 1673, poursuivant les travaux de Pascal, Émile Allard fonde le premier laboratoire de météorologie de montagne associé à l’observatoire de physique.
            Lors des fouilles pour la construction de ce laboratoire, celles-ci révèlent la présence d’un ancien temple. Cet emplacement faisait partie d’un circuit des voies romaines d’Agrippa qui allaient de Lyon à Saintes (Vendée).  Aujourd’hui, complètement mises au jour, elles font l’objet d’un projet ambitieux : reconstituer le temple.

            De l’influence des Romains, très étendue sur toutes les rives du pourtour méditerranéen, des légendes se mirent à proliférer. L’une d’elle, d’origine auvergnate, veut qu’au moment du solstice d’été, lors des nuits de pleine lune, on sacrifiait des poules pour plaire aux dieux afin qu’ils accordent leurs faveurs pour la fertilité et la prospérité des lieux.

DE NOS JOURS
            Les volcans sont aujourd’hui une cause de conflits d’intérêts : le sommet du Pariou appartient au Conseil départemental, les pentes à des privés. Idem pour le Sarcoui et le Côme, ce dernier réunissant plus de 100 propriétaires de parcelles. Certains propriétaires ignorent parfois leur héritage…

            En 1956, l’antenne de TDF (télévision de France) fut implantée au sommet (d’une hauteur de 73 mètres) de l’observatoire.
           
            Ce lieu est aussi idéal pour la pratique du parapente : de très nombreux adeptes viennent pratiquer, des baptêmes de l’air sont proposés. Par beau temps, les parapentistes affluent et donnent à voir au public présent un superbe ballet de voiles de toutes les couleurs.

            Depuis 2007, la France concourt pour que la Chaîne des Puys et de la faille de la Limagne soient inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
            Par deux fois, la demande essuya un refus :
  • La première pour cause d’erreur de classification.
  • La deuxième pour cause d’exploitation commerciale locale de la roche (carrière de pouzzolane).
Malgré l’avis favorable de la communauté scientifique, le Comité n’est pas revenu sur son refus.

            Le puy de Dôme est l’un des lieux les plus fréquentés d’Auvergne avec près d’un demi-million de visiteurs par an.
            Cette classification au patrimoine apporterait, il est vrai, affluence de subventions (peut-être ?) et de touristes (sûrement !). Pour la conservation de ce patrimoine naturel en bon état, est-ce réellement souhaitable ?
            Redescendre les quelques centaines de mètres par le « Panoramique des Dômes » et contempler le panorama sous une lumière plus douce, ce fut l’ultime plaisir de tous, suivi des embrassades, et déjà en attente d’un prochain périple.

16 août 2016 – Balade au sommet du Puy de Dôme

 Site touristique hors du commun, le Puy de dôme est aussi un lieu d'aventure et un espace symbolique chargé d'histoire.



Ascencion à bord du Panoramique des Dômes
Spectacle de la nature "grand écran"à travers feuillus et conifères
Début de notre parcours pédestre. Pas facile de rouler sur les sentiers n'ayant aucun aménagement
Arrêt devant la statue d'Eugène Renaux qui, le premier, fait le trajet en avion Paris-sommet du Puy de Dôme en...5h10!
La promenade se poursuit sur les pentes herbues parsemées de fleurs : épilobes roses et millepertuis jaune orangé
Pas très facile non plus, à cause des marches, d'accéder au temple Mercure
Les  éruptions volcaniques expliquées par Vinciane, notre guide
Une belle aventure sous le signe de la convivialité
Pour en savoir plus, le récit d'Evelyne , cliquez >> ici

(cliquer sur une image pour passer en mode diaporama)

11 juin 2016 - Lemptegy

              Jamais incertitude météo n’avait posé pareille hésitation : quoi ? En juin, on est encore en pull et imperméable ?
               Un vent frais agite le feuillage vert tendre, dense, alourdi par tant d’eau absorbée.
              
               Il faut croire que, malgré le pique-nique annulé, tous avaient hâte de faire cette visite, tout le monde était là avec 1 heure d’avance voire plus….  On se retrouve à 22 participants, impatients de s’installer dans le petit train qui circule à travers tout le cratère. Pour patienter,  deux salles de panneaux photos superbes de la chaîne des Puys. Avec aussi des cartes, des croquis et textes explicatifs réalisés de façon très pédagogique. Mais c’est surtout le petit train qui mobilise toute l’attention.

               Le guide, homme jeune très aguerri, mène son affaire avec dextérité : discours hyper rôdé et adapté au public qu’il mène à rythme tout aussi maîtrisé. Quelques arrêts stratégiques pour laisser aux visiteurs la possibilité de marcher quelques pas sur le site et prendre quelques photos.

Les volcans de la chaîne des puys, au nombre de 80, se répartissent en 3 catégories :
  • les volcans à cratère (cônes) qui produisent les scories ;
  • les dômes au magma visqueux, qui donneront les bombes ;
  • les maars issus de la fusion eau + magma. Ils sont devenus ce que nous dénommons « lacs de cratère ».

LES CONES

               Le volcan de Lemptégy a été « décapité » d’une hauteur de 80 mètres pour son exploitation en carrière. Apparaît alors la (ou plus tard les) cheminée ou suc dans laquelle s’écoulera la lave qui se refroidit, devenant une roche très dure.

               Le cratère se distingue comme un cône rempli de scories : la pouzzolane, roche légère, aérée (1,3 T/m3).
               Dans les années 1940, juste après guerre, nécessité de reconstruire le pays, on utilise la pouzzolane pour la fabrication de parpaings, relativement légers (17 kg). Aujourd’hui, cette roche légère parcourue d’alvéoles est considérée comme le meilleur filtre pour l’eau, retenant les impuretés.

               Longtemps et peut-être encore aujourd’hui ces scories ont constitué un excellent isolant sous les dalles des habitations. De même, durant les hivers rigoureux et enneigés, la pouzzolane était répandue sur les chaussées, en alternance avec le sel, pour éviter des glissades dangereuses.

               Le petit train déambule par « cercles concentriques » en longeant d’abord les parois extérieures sur lesquelles des couches successives sont très visibles : selon leur nature, elles se distinguent par leur couleur, notamment les trachytes, de teinte beige clair. Les Romains l’utilisaient pour leur habitat et la fabrication des sarcophages – ce qui, en grec, signifie pierre blanche. Les mœurs du temps attribuaient alors la couleur blanche au deuil.

               Nous faisons quelques arrêts pour observer les volcans, qu’ils soient en forme de cônes ou de dômes. Au passage, nous saluons donc :
-        le Grand Sarcoui (tiré du mot sarcophage) ;
-        le puy des Goules (dans l’ancien français, signifiait « rond », la gorge des femmes évoluant vers une image du sein !) ;
-        le puy des Gouttes (en sa partie haute, une source de plus de 30 000 ans) ;
-        le puy de la Chopine (dit bien ce que son nom exprime).

L’explosion du Puy de la Chopine fut sans doute l’une des plus énormes, comparable en sa puissance - disent les volcanologues - à celle de la bombe d’Hiroshima, bien humaine celle-là. Les cendres de son explosion ont été retrouvées jusqu’en Suisse, dans le lac de Constance !

Continuons l’observation.
       Sur ces couches claires de trachytes, ça et là apparaissent des « points noirs ». Ce sont en fait les traces du charbon de bois qui s’écoulait en « lignes », plus ou moins espacées, et que nous voyons en coupe (la section, de face).

       Au-dessus des trachytes, c’est la terre actuelle qui recouvre cette ultime couche. Au-dessous, la terre avec ses sédiments, tassés par le temps, et au plus profond, les scories. Cette superposition enrichit considérablement cette terre noire propice à la culture.

       La nuée ardente (coulée de lave) passe par des rivières formant alors une coulée de boue que l’on retrouve jusqu’à Marsat ! Cette coulée menant à ce village permet de détecter une présence humaine remontant à 10 000 ans sur le site.


       LES DOMES 
        
        La chaîne alpine s’est considérablement étirée, jusque sur notre région créant une grande faille - celle de la Limagne. Cet effondrement, subi à une température de 1500° se mélange au sédiment existant et va former le magma d’où vont émerger les volcans. Le tracé de la chaîne des puys reprend rigoureusement la suite de toutes les explosions le long de la coulée du magma.
       Une caractéristique de la chaîne : une seule éruption produit un volcan (volcans dits monogéniques), en chaîne.

       Inévitablement on évoque le Puy de Dôme (1465 m) érigé il y a 35 millions d’années.

       « Les volcans sont tous éteints mais la chaîne n’est qu’endormie » précise le guide. Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que la chaîne peut encore s’étirer. Cinq sismomètres surveillent les tremblements de terre bien présents, mais de faible amplitude – propagés par les ondes sismiques.

       Le petit train rejoint bientôt les premiers cercles autour des cheminées. Des cheminées ? En effet, à quelques milliers d’années, une deuxième explosion vit l’éruption d’un volcan plus petit, quasiment au même endroit.

       En 1980, les exploitants découvrent en creusant, l’existence d’une deuxième cheminée : Lemptégy était cloné en quelque sorte. D’où Lemptégy 1 et Lemptégy 2, doté pour le premier de scories noires, pour le second de scories rouges.
[Les scories noires n’ont pas été chauffées par le magma alors que ce fut le cas pour les scories rouges. Chauffées à plus de 600°, on détecte la présence de fer (ce qui donne la coloration rouge)].

       A l’issue du 2ème conflit mondial, l’exploitation de ce qui devient une carrière se fait manuellement, à la pioche ! ! Bien vite, dans les années 50, de gros engins permettront d’obtenir un fort rendement, avec des excavatrices et des chaînes de tri des scories selon leur diamètre, donc sélectionné pour les besoins de l’industrie.
       La France est alors en pleine reconstruction, notamment dans les villes de Normandie qui ont le plus souffert. Rouen sera entièrement reconstruite avec le précieux matériau issu de nos volcans.


       LES MAARS

      A quelque distance de la Chaîne, on peut repérer, en Limagne notamment, les restes de sucs (anciennes cheminées) formant des monticules. Pour peu qu’ils soient situés sur le passage d’une rivière, ils donneront les lacs de cratère, le Gour de Tazenat étant situé le plus au nord, et de nombreux autres au sud, davantage regroupés (Chambon, Servières, Guéry…).

       La visite se termine par la projection d’un film en 4D et « à sensations » (les fauteuils bougent, légères aspersions d’eau, chaleur…) à propos de la formation des volcans d’Auvergne. Dans une autre salle, un autre film « La cheminée », plus démonstratif s’il en est, reprend le même principe, de façon plus prononcée.

       Après les secousses, dans le petit train puis dans les salles de projection (dans tous les sens du terme !), la dernière séquence est attendue… Celle de Krystina ! Avec un savoureux clafoutis de cerises, du jardin d’Eric !
       Mais le site va fermer à 18 h, nous venons de sortir. Alors nous sommes gentiment priés d’aller voir et nous restaurer ailleurs…

       Nous nous rendons au grand espace parking du Col des Goules pour profiter du soleil et du réconfort de nos estomacs qui en ont engrangé d’autres !
               
Evelyne

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C’était une sortie placée sous un risque élevée d’averses, ce 11 juin. En effet en ce mois particulièrement pluvieux, peu de temps était accordé aux éclaircies. Daniel, qui avait préparé la sortie, avait reçu plusieurs annulations motivées par cette météo déprimante ; aussi,  lorsque nous nous retrouvâmes sur le parking du site, tout un chacun était armé de parapluies et d’impers pour faire face à une averse dûment annoncée. Il faisait frais et l’endroit étant particulièrement venteux, une fois tous les participants réunis, nous ne tardâmes pas à rentrer dans  les locaux, parfaitement adaptés à l’handicap et précédés d’une cour où alternaient les toilettes pour valides et PMR.
L’intérieur était divisé en deux parties distinctes : d’un côté s’étendait une boutique pour touristes désireux de partir avec un souvenir et enfants en mal de peluches ; de l’autre, de grandes photos de différents puys de la chaîne accueillaient les visiteurs le long d’un parcours balisé de toutes les particularités scientifiques liées aux volcans. Bien sûr beaucoup étaient ciblées sur les curiosités de Lemptégy mais leur but était visiblement la vulgarisation scientifique, dans ce qu’elle a de meilleur, au profit de la curiosité du visiteur lambda. En effet, les phénomènes les plus compliqués étaient expliqués en termes simples, présentés de façon agréable voire ludique : le souci évident de ceux qui avaient crée cette exposition était d’instruire sans ennuyer…Et le but était atteint !
Nous passâmes un bon moment dans cet endroit à photographier les pierres et autres « bombes » tout en s’interpellant les uns les autres avec des « As-tu vu ceci ? » ou « Eh ! Viens voir ça ! »
Au bout d’un moment une jeune femme vint nous avertir qu’il était temps de nous  préparer à monter dans le petit train pour faire une visite du volcan de Lemptégy. Les jolies petites filles de François sautèrent de joie à l’idée de monter dans cette attraction pour un tour de manège inédit. Pour ma part, je craignais que leur joie ne soit déçue par un parcours qui, pour être instructif risquait de se révéler ennuyeux pour deux enfants.
La montée dans le petit train m’angoissait un peu : allait-on rentrer facilement ? L’assise serait-elle confortable ?  Les personnes en fauteuil seraient-elles installées correctement ? Les organisateurs tentaient de nous calmer avec des sourires tout en canalisant la sortie « HandiLettante » vers un wagon qui nous était réservé. Quant à moi, je m’inquiétais de mon fauteuil resté sur le quai ouvert à une averse. « Ne vous inquiétez pas » me dit une jolie jeune femme, « on s’en occupe ». Bien que peu rassurée, je l’avoue, je m’installais sur des banquettes qui, Ô surprise agréable !, étaient rembourrées dans ce petit train équipé de fenêtres qui, si elles n’endiguaient pas les courants d’air, arrêteraient sûrement le gros de l’averse attendue. Quant aux cahots inévitables, ils étaient considérablement amortis par les gros pneus dont étaient équipées les roues.
Et le petit train partit !
Le conducteur était un spécialiste des volcans. Sa voix cordiale et claire était relayée par des hauts parleurs dans tout le train, aussi nous l’entendions comme s’il était près de nous (sauf quand certains se mettaient à discuter entre eux très fort : leurs voix court-circuitaient alors celle de l’animateur). Ses commentaires ne manquaient pas d’humour ; il arrêtait régulièrement le véhicule pour nous laisser le loisir de lui poser des questions ou pour nous montrer une curiosité gagnant à être observée de plus près. Souvent plusieurs personnes (voire parfois tout le train) descendaient au cours de ces escales afin de photographier paysage et amis dans ce curieux décor lunaire. A mon grand plaisir, les enfants ne s’ennuyaient pas du tout ; l’originalité de l’endroit parlant à leur imagination, les petites filles cueillaient des fougères pour leurs dinosaures et ramassaient des pierres pour leur collection !
Lorsque la fin de la balade s’annonça, je regrettais que le temps ait passé si vite mais il restait encore une « animation » celle du film en 3D. Après avoir récupéré mon fauteuil  (qui avait été plié et mis à l’abri) nous nous dirigeâmes dans un grand hall où de petits films sur les hauts lieux touristiques de l’Auvergne étaient proposés en 3D. Il s’agissait en fait de nous faire patienter agréablement le temps que la première séance se termine car la salle de cinéma n’était pas assez grande pour accueillir un grand nombre de spectateurs. Un bon quart d’heure plus tard, nous pûmes prendre place, bien avertis par Colline et Camille que « ça faisait peur ! ».
Non, mes petites chéries, cela ne faisait pas peur aux « grands » que nous étions. Cela avait encore l’avantage d’être instructifs mais, pour ma part, n’apportait rien de nouveau aux commentaires déjà partagés. En outre je préférais de loin l’intelligence brillante et argumentée de notre spécialiste « es » volcans. Mais nous comprenions tous que les parcs d’attractions d’aujourd’hui doivent se contraindre à cet aspect « disneyland » afin de remplir leurs carnets de visite : il en va de leur survie ! Mais si elle n’apportait rien de plus, cette animation n’était en rien déplaisante. En outre, nous avons constaté avec plaisir que des places marquées du sigle de l’handicap étaient réservées en premier plan.
Une autre animation, dite de la « bombe explosive » était proposée mais interdite aux personnes en fauteuil. Nous ne la regrettâmes pas du tout et c’est sur une placette, en se dorant au doux soleil déclinant, que nous attendîmes les joyeux gamins qui voulurent s’y frotter.
Au sortir de ce dernier « manège », le Park fermait ses portes. Nous rejoignîmes donc les voitures et Krystina ordonna à chacun des chauffeurs de s’arrêter sur le parking des Goules. Là une large table de pique-nique nous attendait. Krystina put étaler ses deux caisses magiques qui lui permettaient (tenez-vous bien) de nous offrir (parmi bien d’autres boissons) un thé au lait ou un chocolat chaud. En pleine nature ! Une magicienne, notre Krystina ! Elle sortit également un grand plat rempli d’un clafoutis fait avec les cerises du jardin de notre cher Eric. Ahhh, Eric ! Elles étaient bien bonnes, les cerises de ton jardin cuisinées avec amour par notre Krystina !
Colline et Camille nous offrirent une dernière exposition, sur la table débarrassée, dans un agréable soleil couchant : celle de leurs pierres précieuses et de leurs bouquets de fougères où se cachaient leurs petits dinosaures. C’est sur leurs beaux sourires que s’arrêta cette belle journée car il était déjà presque 19h !
Et l’averse, me direz-vous ? Elle a fui devant la bonne humeur d’HandiLettante, bien sûr, puisqu’elle a brillé par son absence!!!

Frédérique Marty.

4 Juin 2016 - VISITE DE LA SAUVETAT.


C’est un petit village au sourire printanier
Assis dans la Limagne, au pied du Puy Corent,
Là, une commanderie des Hospitaliers
Eleva un fort, voici plus de sept cents ans.

Une dame : étole corail et regard bleu
Nous attend sur la place où chante la fontaine.
La clématite file en élan broussailleux
Cacher un vieux balcon de ses fleurs souveraines.

Ici la protection se nomme religion
Et tout être retrouve la sécurité.
Ici la loi des hommes est une interdiction
C’est aussi pour cela qu’il se nomme « sauveté ».

Après la tour carrée, le château, la chapelle
Le fort est enrichi de lignes de remparts
Architecture défensive exceptionnelle
Evitée par les guerres, les fous et les barbares.

Un immense donjon toise de son vieil âge
Ces jeunes visiteurs curieux de son allure :
Le quartier, militaire, protégeait des blessures
Sa chère population par son fier assemblage.
 
Ils sont des religieux, paysans, vignerons,
Leur vie nous apparaît car nous la devinons
Dans des rues minuscules par leur étroitesse,
Où règnent des rosiers aux parfums d’allégresse.

Une église étourdie a perdu son Orient
Mais conserve en son sein, pure comme un diamant,
Une vierge à l’enfant, posée en majesté :
D’or et d’adoration, tous deux sont enrobés.

Le chant de la fontaine, comme un gai sablier,
Nous enjoint tout bientôt à quitter Sauvetat.
Car nous sommes attendus en face de l’Allier
Dans un joyeux jardin bordé de népétas.

Ici que des amis, des rires, des gourmandises,
Des tables trop nombreuses qui échappent au barnum,
Des petits cabriolent, des adultes devisent :
Des photos du bonheur à remplir un album.

Frédérique Marty 04/06/2016