26 septembre 2020 - Le Moulin des Desniers et son école du pain

   

Ce samedi, nous avons eu la chance de passer entre les gouttes pour aller près de Charbonnières-Les-Vieilles, découvrir le Moulin des Desniers et participer à l’école du pain (et non l’école buissonnière !). Il s’agit d’un moulin à eau du XVIème siècle, niché dans un petit vallon, écran de verdure hors du temps. Notre hôte, fin pédagogue et joyeux drille de 85 ans, accompagné de sa petite main toute en sourire malgré les masques, ont commencé par nous expliquer un peu l’histoire de ce moulin et de sa dernière propriétaire, « la petite Marie », décédée peu avant ses cent ans et restée jusqu’au bout fidèle à ces murs.

Moulin des Desniers - vue extérieure

Puis, curieux comme des écoliers, la petite vingtaine de personnes que nous étions avons religieusement écouté Claude nous expliquer comment faire notre pain, tout en lui posant de nombreuses questions.  

 

Dans le respect des mesures sanitaires actuellement en vigueur, nous avons ensuite, par groupe de trois, mélangé eau, levure, sucre et petites graines, avant de rajouter la farine et de pétrir vigoureusement pendant 20 mn notre pâte. Nous avons, ensuite, laissé reposer les préparations sous un drap plongé dans l’eau chaude, pendant que nos hôtes allumaient le four et nous en expliquaient le fonctionnement. Le four est chaud lorsque la suie noire qui en tapisse les murs est devenue blanche, l’ensemble atteignant alors une température avoisinant les 250 °C (solution radicale pour tuer toute trace de coronavirus !).


Pendant la levée de la pâte et la montée en température du four, nous avons profité de la salle d’exposition pour manger, bien à l’abri de la bise fraîche qui sévissait à l’extérieur. Encore une fois, de nombreux cakes et gâteaux apportés par les uns et les autres ont fait le plaisir des palais gourmands pour un moment de partage et de convivialité. 

 Après le repas, nous sommes allés jusqu'au bief, voir la petite pièce d’eau qui permet l’alimentation du moulin. Il s’agit d’un ruisseau provenant du Gour de Tazenat, n’ayant été à sec qu’une seule fois dans l’histoire du fonctionnement de ce moulin, et permettant donc de le faire fonctionner presqu’en toute saison (excepté lorsque l’eau gèle). Nous avons pu voir avec bonheur fonctionner le moulin : l’eau entraînant via de vastes engrenages les meules tournantes, écrasant les graines contre la meule dormante, pour en fabriquer de la farine, de la semoule et du son, ou encore les mécanismes « élévateurs » transportant la boulange. 


Les anciens profitaient également de la force de l’eau pour brancher d’autres engins à l’extérieur du moulin, comme un pressoir par exemple ou des machines agricoles. Juste à temps pour coïncider avec la fin de la visite du moulin, le four étant à bonne température, les braises et les cendres (servant à l’époque à se réchauffer ou à faire la lessive) furent retirées et les pains (bien levés !) enfournés pour 20 à 40 minutes à l’aide de longues pelles en bois. L’absence de thermostat ne peut que rendre admiratif du savoir faire du meunier, qui a su gérer à la perfection les imprévus du jour.


Pendant que nos pains cuisaient, les maquettes furent mises en route accompagnées des explications de Claude. Nous découvrîmes la différence entre un moulin chandelle et un moulin à tour, l’origine de l’expression « entrer comme dans un moulin ») ainsi que les nombreuses utilisations de l’énergie obtenue (huile, pigment, fouler le linge, scierie, etc.).

Maître de son timing, notre meunier fit ensuite sortir les pains tous chauds et sentant terriblement bon, pour les mettre à refroidir verticalement dans les corbeilles prévues à cet effet, répondant en même temps aux dernières questions que nous pouvions nous poser.


Nous nous sommes alors séparés, gardant précieusement chacun notre miche embaumant nos sacs, attendant impatiemment le dîner du soir pour le goûter et nous régaler !!