18 Avril 2014 – Jardin botanique de la charme

Nous sommes un bon groupe à nous retrouver rue de la Charme devant le jardin botanique du même nom. Une arrogante fraîcheur fait taire un soleil geignard aussi sommes nous bien enveloppés dans nos manteaux pour commencer une visite animée par  M.Soubre, chef jardinier du parc.
Ce passionné de fleurs et de plantes nous présente d’abord, juste à côté du parc proprement dit, un grand jardin rayonnant  de quantités de tulipes. C’est « le printemps des tulipes » clermontois qui s’offre ici (ainsi qu’au Jardin Lecoq), de mars à mai, une exposition en forme d’explosion de couleurs !
« Nous avons ici 160 variétés de tulipes  et plus de 22500 bulbes plantés» dit en souriant M.Soubre qui peine à cacher sa fierté. En effet, elles étaient resplendissantes vos tulipes, M.Soubre, chacune provoquant des « oh » et des « ah » d’admiration devant leurs couleurs, leurs formes. Rassemblées là sous la protection de plusieurs grands charmes, elles évoquaient un immense tapis  coloré, animé par un vent malicieux qui frisait les pétales et bousculait les corolles.
A l’issue de cette rapide visite, nous sommes passés dans le parc botanique lui-même. Ces 18000m2 de terre argilo-calcaire abritent des collections de 2600 espèces de plantes et sont partagés en plusieurs jardins et différents thèmes afin d’enrichir et (n’hésitons pas à employer le mot !!) de CULTIVER le promeneur !
Nous avons eu d’abord droit à un « jardin écologique » ainsi nommé parce qu’il  laisse les plantes installées là, évoluer  en toute liberté comme elles le feraient dans un milieu naturel. Cet endroit a été dessiné et construit pour reproduire à moindre échelle les différents accidents du relief que la nature peut offrir. Ainsi une tourbière abrite ce petit endroit accompagnée d’une mini cascade d’un bassin en plaine et même d’une forêt mixte. Evidemment une petite faune composée d’oiseaux d’insectes de mammifères et d’invertébrés a  vite colonisé l’endroit et même le jardin entier puisqu’à l’écoute de cris d’oiseaux exotiques, M. Soubre nous a expliqué qu’il s’agissait d’enregistrements sonores destinés à éloigner les animaux qui se révèleraient nuisibles dans cet environnement fragile et artificiel.
A l’issue de ce petit pays reconstitué, nous sommes surpris de nous retrouver devant de longues plates bandes alignées aux plantes étiquetées et nommées en latin : c’est le jardin dit « systématique ». Ici, tout est rangé et classifié, aucune place n’est laissée à l’improvisation.
Suivent plusieurs jardins aux thèmes astucieusement éveilleurs de curiosité. Ainsi le « jardin des 5 sens » où les fleurs se signalent par leurs facultés à être goûteuses ou toxiques (sens du goût), parfumées ou puantes (sens de l’odorat) douces ou urticantes (sens du toucher)…
Plus loin le jardin d’essai où M. Soubre et ses collègues tentent l’acclimatation d’espèces étrangères.
Une autre collection d’arbres et arbustes dite « fructatum » nous propose une collection fruitière que nous ne pouvons malheureusement pas tester vu la saison !
Les arbres d’alignement et d’ornement nous saluent de leurs fleurs (pour les magnolias encore fleuris). Ils sont impressionnants et majestueux.

Mais le grand air (même frais !) creuse !  Nous sommes heureux de nous approcher d’une des tables en bois mises à la disposition des familles désireuses de faire un pique-nique dans ce lieu privilégié. M. Soubre et son collègue sont invités à partager notre goûter et c’est dans une heureuse ambiance que nous dévorons gaiement les gâteaux faits par les adhérents d’HandiLettante (Bravo ! C’était très bon !!).
Nous discutons encore avec ces jardiniers inlassablement amoureux d’une nature si belle surtout que nous n’avons pas eu le temps de visiter la graineterie.  C’est ce moment là qu’a choisi une froide pluie pour mettre un point final à notre visite.
 Le magnifique « davidia invulocrata » agitait ses mouchoirs en signe d’adieu et nous lui répondîmes par des « au revoir » tant ce petit monde arboré, fleuri et hors du temps donne envie de se réfugier de nouveau en son sein généreux.

Frédérique M.