4 Juin 2016 - VISITE DE LA SAUVETAT.


C’est un petit village au sourire printanier
Assis dans la Limagne, au pied du Puy Corent,
Là, une commanderie des Hospitaliers
Eleva un fort, voici plus de sept cents ans.

Une dame : étole corail et regard bleu
Nous attend sur la place où chante la fontaine.
La clématite file en élan broussailleux
Cacher un vieux balcon de ses fleurs souveraines.

Ici la protection se nomme religion
Et tout être retrouve la sécurité.
Ici la loi des hommes est une interdiction
C’est aussi pour cela qu’il se nomme « sauveté ».

Après la tour carrée, le château, la chapelle
Le fort est enrichi de lignes de remparts
Architecture défensive exceptionnelle
Evitée par les guerres, les fous et les barbares.

Un immense donjon toise de son vieil âge
Ces jeunes visiteurs curieux de son allure :
Le quartier, militaire, protégeait des blessures
Sa chère population par son fier assemblage.
 
Ils sont des religieux, paysans, vignerons,
Leur vie nous apparaît car nous la devinons
Dans des rues minuscules par leur étroitesse,
Où règnent des rosiers aux parfums d’allégresse.

Une église étourdie a perdu son Orient
Mais conserve en son sein, pure comme un diamant,
Une vierge à l’enfant, posée en majesté :
D’or et d’adoration, tous deux sont enrobés.

Le chant de la fontaine, comme un gai sablier,
Nous enjoint tout bientôt à quitter Sauvetat.
Car nous sommes attendus en face de l’Allier
Dans un joyeux jardin bordé de népétas.

Ici que des amis, des rires, des gourmandises,
Des tables trop nombreuses qui échappent au barnum,
Des petits cabriolent, des adultes devisent :
Des photos du bonheur à remplir un album.

Frédérique Marty 04/06/2016