Samedi 27 Septembre - Sculpter la terre avec Frédérique Lacroix-Damas

Un grand MERCI à Frédérique LACROIX DAMAS et son ami Daniel pour nous avoir fait découvrir dans un décor bucolique, le plaisir de l’initiation au modelage.
L’atelier de Frédérique est niché dans un écrin de verdure. On voit dès notre arrivée des corps alanguis sur les murs, d’autres se dressant dans quelques recoins. La beauté de l’œuvre accomplie suscite alors en nous l’émoi et le questionnement : - suis-je vraiment capable de modeler la terre ?  HANDILETTANTE prend alors tout son sens, et réveille les nôtres  :
Catherine a organisé notre venue en ce lieu, elle nous a tendu une main, pour qu’à notre tour  nous animions les nôtres ; et  ce fut un moment magique !
L’Artiste se fait simple professeur, souriante, plaisantant, allant de l’un à l’autre. Rapidement autour de la table chacun savoure le plaisir du malaxage, du ressenti. Sous nos doigts,  cette matière naturelle pleine de caractère et de docilité : l’argile est pleine de secrets.
Nous apprenons, à former un volume autour duquel on peut tourner,  à faire des assemblages de colombins, à manier la barbotine. Nous utilisons des outils tel le couteau ou l’évidoir. La matière sèche au fur et à mesure des minutes passées. Nous humidifions et modelons notre construction qui nait de notre observation, de notre pensée, de notre ressenti et des conseils de Frédérique. Après une approche libre, nous découvrons les contraintes d’un sujet choisi.
Nous ferons naitre entre nos doigts un éléphant : et chacun sait qu’un éléphant ça trompe énormément…..
Mais dans ce monde magique, Frédérique s’assure que rien ne nous trahit vraiment et nous guide avec beaucoup d’attention.
C’est ainsi que l’après midi s’écoule sans que nous y prenions garde.
Un passage dans l’atelier s’impose pour découvrir le four et les différentes techniques de cuisson. Là encore s’exposent les compositions variées de l’Artiste qui travaille pour son plaisir, mais aussi sur commande.    
Avant de repartir, le soleil nous invite à prolonger l’échange autour d’un goûter que Catherine a préparé. Nous découvrons ainsi les inspirations Belges de Frédérique qui nous fait feuilleter un superbe livre de sculptures. Elle a su nous donner le plaisir d’oublier nos handicaps, de découvrir nos capacités, de dépasser la fatigue (un moment), l’envie de revenir……..
Tous nos amis d’HANDILETTANTE ne pouvaient être là, l’atelier accueille une dizaine de personnes à la fois.
Alors l’expérience reste à renouveler…

Monique

27 juillet 2014 - En pays d'Issoire

Quelle merveilleuse journée que celle que nous avons vécue ce dimanche 27 juillet !
Cela  a commencé sous les meilleurs auspices puisqu’un soleil guilleret nous a salué dés ce début de matinée où nous nous sommes retrouvés après un covoiturage bien organisé, devant la tour de l’horloge à Issoire.
Nous avions encore les flons-flons du départ de la course cycliste locale dans la tête lorsque la charmante guide nous a fait un historique extérieur de la tour de l’horloge avant de suivre la visite intérieure avec son actuelle exposition ayant pour thème « Les Chemins ».
Outre les explications de la guide, nous avons apprécié l’ascenseur bien intégré qui nous a permis de visiter chaque étage de cette tour médiévale ; nous avons également admiré les sculptures d’artistes étrangers avec parmi elles, une superbe représentation en bois d’une statue de Saint Jacques de Compostelle.
Nous reprîmes ensuite nos véhicules respectifs pour un trajet d’une vingtaine de kilomètres vers le village du Vernet La Varennes. Garés en surplomb du village, prés de l’entrée du château de Montfort nous nous sommes installés devant l’édifice qui  en cette matinée estivale resplendissait de sa forme massive éclairée de ses vieilles pierres blondes : un vrai château de conte de fées.
Il était initialement prévu que nous fassions un pique nique dans une des dépendances du château ; mais avec ce beau temps, nous préférâmes la douceur de l’ombre imposante d’un tilleul séculaire.
Ce fut un pique nique pantagruélique car chacun avait apporté de quoi contenter plusieurs personnes et tout le monde goûtant un peu de tout, nous fûmes vite rassasiés de bons plats, de bons mots et de rires (encouragés par les rosés de Myrtille et d’Eric ainsi que par le rouge  de Sandy !)
Ce fut à ce moment qu’arriva notre chère amie Anne-Marie accompagnée de son fils Cyril ; ils furent chaleureusement accueillis par du vin et des gâteaux !
Malgré le désir de sieste affiché par certains qui déjà s’étendaient dans l’herbe tendre, il était déjà temps de nous rendre à la visite de la « Maison de L’Améthyste »  située dans l’arrière du château.
Nous trouvâmes là quelques pièces sommairement aménagées pour l’installation d’un atelier de polissage ainsi que pour l’espace de visite sur le thème de l’améthyste.
Mais le joyau de cette visite ne fut pas l’améthyste elle-même mais bien son guide : Nicolas Léger. Ce jeune homme au regard de saphir est intarissable sur les gemmes dont il  parle avec un réel enthousiasme communicatif. Sa passion est soutenue par une connaissance  impressionnante. Traduisant les phénomènes physiques géologiques compliqués en termes simples pour notre meilleure compréhension, il raconte l’histoire multimillénaire des cristaux sous les angles physique, mythologique et historique. Le silence qu’impose son discours plein d’humour en dit long sur sa capacité à capter l’attention de son public : nous étions tous bouche bée devant son savoir et les questions fusaient de partout quand il se taisait.
Cette approche passionnée de l’améthyste nous mis en appétit devant l’atelier de polissage proposé. Ce fut un groupe studieux et appliqué qui travailla sur des morceaux de « fluorine » pour faire de ces cailloux grossiers de belles pierres polies. Le travail demande patience et attention mais personne dans le groupe inscrit pour cette activité ne manqua à ces exigences ; même la fougueuse Sandy amena son travail jusqu’au bout sans se lasser.
Pendant ce temps le restant du groupe s’était aventuré aux premier et second étages du château pour admirer une exposition de peintures d’artistes régionaux. En redescendant dans le parc, des regards avertis  indiquaient  aux « petits nouveaux » l’endroit touffu d’arbres dans la montagne où se nichait la maison d’Alexandre Vialatte. Les deux groupes se retrouvèrent dans le parc devant la Maison de l’Améthyste pour un goûter qui n’avait rien à voir avec la nécessité mais tout avec la gourmandise !
Sans qu’on s’en rende compte, il était 18h30 passé. Comme le temps coule vite lorsqu’on est heureux en bonne compagnie ! A très bientôt pour une autre sortie « bonheur » comme sait si bien nous en concocter HandiLettante.

 Frédérique M.

18 Avril 2014 – Jardin botanique de la charme

Nous sommes un bon groupe à nous retrouver rue de la Charme devant le jardin botanique du même nom. Une arrogante fraîcheur fait taire un soleil geignard aussi sommes nous bien enveloppés dans nos manteaux pour commencer une visite animée par  M.Soubre, chef jardinier du parc.
Ce passionné de fleurs et de plantes nous présente d’abord, juste à côté du parc proprement dit, un grand jardin rayonnant  de quantités de tulipes. C’est « le printemps des tulipes » clermontois qui s’offre ici (ainsi qu’au Jardin Lecoq), de mars à mai, une exposition en forme d’explosion de couleurs !
« Nous avons ici 160 variétés de tulipes  et plus de 22500 bulbes plantés» dit en souriant M.Soubre qui peine à cacher sa fierté. En effet, elles étaient resplendissantes vos tulipes, M.Soubre, chacune provoquant des « oh » et des « ah » d’admiration devant leurs couleurs, leurs formes. Rassemblées là sous la protection de plusieurs grands charmes, elles évoquaient un immense tapis  coloré, animé par un vent malicieux qui frisait les pétales et bousculait les corolles.
A l’issue de cette rapide visite, nous sommes passés dans le parc botanique lui-même. Ces 18000m2 de terre argilo-calcaire abritent des collections de 2600 espèces de plantes et sont partagés en plusieurs jardins et différents thèmes afin d’enrichir et (n’hésitons pas à employer le mot !!) de CULTIVER le promeneur !
Nous avons eu d’abord droit à un « jardin écologique » ainsi nommé parce qu’il  laisse les plantes installées là, évoluer  en toute liberté comme elles le feraient dans un milieu naturel. Cet endroit a été dessiné et construit pour reproduire à moindre échelle les différents accidents du relief que la nature peut offrir. Ainsi une tourbière abrite ce petit endroit accompagnée d’une mini cascade d’un bassin en plaine et même d’une forêt mixte. Evidemment une petite faune composée d’oiseaux d’insectes de mammifères et d’invertébrés a  vite colonisé l’endroit et même le jardin entier puisqu’à l’écoute de cris d’oiseaux exotiques, M. Soubre nous a expliqué qu’il s’agissait d’enregistrements sonores destinés à éloigner les animaux qui se révèleraient nuisibles dans cet environnement fragile et artificiel.
A l’issue de ce petit pays reconstitué, nous sommes surpris de nous retrouver devant de longues plates bandes alignées aux plantes étiquetées et nommées en latin : c’est le jardin dit « systématique ». Ici, tout est rangé et classifié, aucune place n’est laissée à l’improvisation.
Suivent plusieurs jardins aux thèmes astucieusement éveilleurs de curiosité. Ainsi le « jardin des 5 sens » où les fleurs se signalent par leurs facultés à être goûteuses ou toxiques (sens du goût), parfumées ou puantes (sens de l’odorat) douces ou urticantes (sens du toucher)…
Plus loin le jardin d’essai où M. Soubre et ses collègues tentent l’acclimatation d’espèces étrangères.
Une autre collection d’arbres et arbustes dite « fructatum » nous propose une collection fruitière que nous ne pouvons malheureusement pas tester vu la saison !
Les arbres d’alignement et d’ornement nous saluent de leurs fleurs (pour les magnolias encore fleuris). Ils sont impressionnants et majestueux.

Mais le grand air (même frais !) creuse !  Nous sommes heureux de nous approcher d’une des tables en bois mises à la disposition des familles désireuses de faire un pique-nique dans ce lieu privilégié. M. Soubre et son collègue sont invités à partager notre goûter et c’est dans une heureuse ambiance que nous dévorons gaiement les gâteaux faits par les adhérents d’HandiLettante (Bravo ! C’était très bon !!).
Nous discutons encore avec ces jardiniers inlassablement amoureux d’une nature si belle surtout que nous n’avons pas eu le temps de visiter la graineterie.  C’est ce moment là qu’a choisi une froide pluie pour mettre un point final à notre visite.
 Le magnifique « davidia invulocrata » agitait ses mouchoirs en signe d’adieu et nous lui répondîmes par des « au revoir » tant ce petit monde arboré, fleuri et hors du temps donne envie de se réfugier de nouveau en son sein généreux.

Frédérique M.

22 mars 2014 - Visite guidée du vieux Montferrand

Le vent soufflait ce 22 mars là quand nous nous sommes retrouvés devant le Musée Roger Quilliot pour faire une visite du vieux Montferrand en compagnie de M. André Collin, président de l'association  Montferrand renaissance.
Certes il était froid ce vent, mais également vivifiant pour notre curiosité, notre  désir de savoir et de réveiller tous les fantômes qui nous attendaient là…et ils étaient nombreux !
Nous apprîmes d’abord comment, ce qui paraissait être une condamnation à la pauvreté de Montferrand - le rattachement à Clermont - fût finalement ce qui permît de sauver cet îlot médiéval , puisque les urbanistes, privilégiant Clermont,  délaissèrent le lieu qui s’endormît dans un silence de conte de fées.
En effet, l’érudition de M.Collin  réveille devant nos yeux décillés du quotidien, la ville médiévale du 13ème siècle qu’était Montferrand.
D’abord les rues ! Non, elles n’étaient pas aussi raides : elles étaient IMPRATICABLES !  De véritables  chemins bourbeux et rocailleux dont toutes les différences de niveau gênaient les chalands lors des nombreux marchés qui enrichissaient la ville. Décision fut alors prise pour le bien des affaires de les creuser, les drainer, les niveler pour les rendre droites et pratiques : le visage de la ville en fût totalement changée. Apparurent alors en rez de chaussée les portes des caves naguère souterraines. Les portes d’entrées desservaient désormais des étages qu’il fallait dés lors munir d’escaliers et de balcons. C’est ce visage que nous connaissons aujourd’hui, accompagné de ses pavements anciens et de ses portes cloutées.
Mais le guide nous montre également l’humour et l’orgueil des Montferrandais d’autrefois.
Ici un notable a voulu impressionner le passant en décorant sa maison d’une peinture d’« oliphant » !! La Maison de l’Oliphant remontant au 13ème siècle est donc romane et si la représentation de l’oliphant en question n’est pas vraiment fidèle à celle de l’animal, c’est que les artistes de l’époque devaient plus  rapprocher l’éléphant des animaux fantastiques que d’une réalité.
L’imagination est d’ailleurs reine dans les décorations des maisons. Partout, un univers merveilleux fait de créatures imaginaires est mêlé à la réalité : Anges et femmes se côtoient sur les tympans, chevaliers et griffons défendent les maisons des mauvais esprits, les centaures des deux sexes entourent les représentations chrétiennes.
Ce mélange émeut, comme s’il nous disait l’innocente et naïve représentation du monde de nos ancêtres, avec ses espérances et ses terreurs. Mais il est également d’une beauté troublante : la lumière s’y attache toujours de façon significative et  les  cours intérieures du 15ème  et 16ème siècles sont stupéfiantes d’un art et d’une magnificence perdus.  Les maisons de l’Ange et de la Licorne (véritable chef d’œuvre malheureusement parti aux Etats-Unis) nous parlent d’un imaginaire tellement proche du quotidien qu’il en devient réel. Souvenons-nous qu’à l’époque, une statue sacrée représentait la divinité elle-même…
L’humour est également très présent dans cet univers  à la fois humain et étranger. Ainsi l « la maison de l’Apothicaire » avec son patient tendant « le fondement » à un clystère nous donne l’écho d’un rire bien rabelaisien !
Nous nous sommes séparés de M. Collin devant les anciens remparts de Montferrand, récemment remis à jour et restaurés. Cet amoureux de Montferrand ne voulait pas nous laisser partir sans nous montrer ces fondations ressorties de terre comme des Phoenix proclamant l’éternité de sa ville bien-aimée.
Nous avons compris, M. Collin, et pour parodier nos cousins Québécois, nous proclamerons désormais dans nos discussions sur Montferrand : « Nous n’oublions pas !!! »

Frédérique M.

18 janvier 2014 - Le secret des "eaux pétrifiantes"

Nicole Papon, la dernière exploitante de la fontaine pétrifiante des grottes du Pérou (peïrou, en auvergnat, signifie la pierre)  a évoqué  la riche histoire de ce lieu millénaire à l'occasion d'une passionnante conférence organisée à la Maison de quartier de la Glacière où nous étions plus d'une cinquantaine de personnes à être venus l'écouter.

Madame Papon nous a d'abord expliqué l'évolution géologique aboutissant à la formation de ces sources avant de décrire, à la manière d'une conteuse, les différentes étapes qui ont conduit à la naissance d'un travail artisanal d'abord grossier, puis évoluant insensiblement vers un art tout en finesse.
La chose reste encore méconnue : l'un des plus anciens volcans du département se trouve sous les pieds des Clermontois. Le centre-ville est en effet bâti sur un cratère volcanique, né de la rencontre « explosive » entre une remontée de magma et une nappe phréatique profonde, il y a environ 156.000 ans. La faille qui a permis à l'époque le passage du magma a également laissé remonter des eaux thermo minérales. Le maar de Jaude – c'est ainsi qu'on le nomme – d'environ 1.500 m de diamètre, est bordé par la butte qui constitue aujourd'hui le plateau central.
Sa lèvre nord, légèrement abaissée, forme une espèce de « bec verseur », d'où les eaux thermo minérales du cratère débordent et suivent la pente en direction de la Tiretaine. Là, elles circulent à faible profondeur, surgissant spontanément en quelques points bas. C'est sur ce cheminement qu'ont été creusés les puits de captage permettant de diriger ensuite les eaux vers les établissements de pétrification.
À la fin du moyen âge, le quartier Saint-Alyre est un faubourg occupé par de nombreux monastères; il est constaté d'étranges arches que l'eau semblait construire d'elle-même, jusqu'à devenir des ponts. Une curiosité extraordinaire qui, dès le 16ème siècle, faisait l'objet de visites. mais Il faudra attendre la deuxième moitié du 17ème pour voir naître l'idée de pétrification volontaire, et le premier tiers du 18ème pour que l'on songe à domestiquer les sources. On parlera dès lors d'«incrustation ».
Le principe ? Lors de l’arrivée de l’eau à l’air libre, le carbonate se précipite sous forme de cristaux aux grains grossiers puis de plus en plus fins. À partir de ces observations, des installations, bassins et échelles sont construits et un long travail de patience, de recherche et d’essais est mis en œuvre pour obtenir des résultats de plus en plus artistiques. Au début, on procédait au recouvrement des objets par quelques millimètres de calcaire. La seule intervention consistait à les retourner régulièrement pour obtenir un dépôt uniforme. Des animaux naturalisés furent également pétrifiés puis des mannequins habillés de costumes locaux . Au début du XIXème siècle, une nouvelle méthode de travail, beaucoup plus complexe, commence : l’incrustation sur moulage, qui consiste à obtenir un dépôt très fin et extrêmement régulier sur un moule qui fut d’abord en soufre puis en gutta-percha (une gomme végétale naturelle), réalisé à partir d’un original en cuivre. La méthode s’est perfectionnée au fil des ans jusqu’à obtenir des bas-reliefs quasiment translucides, d’une couleur proche de celle de l’ivoire. Cette teinte est donnée par l’oxyde de fer contenu dans l’eau que l’on épure plus ou moins, selon le résultat désiré, en la faisant circuler dans des canaux remplis de copeaux de bois.

Ces procédés restent utilisés aux fontaines pétrifiantes de Saint Nectaire, où Éric Papon, septième maillon d'une même famille, s'applique à perpétuer la tradition.

M-Thé C